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La Belle au bois dormant, l’appel du vivant

Elle dormait, seule, dans sa cage dorée…


Entre silence et Rien, elle s’était perdue.


Et puis, un petit éclat de lumière est venu la réveiller.

Maladie et couple, relation couple maladie


C’est l’histoire d’une femme qui s’est endormie dans une cage dorée qu’elle a construite elle-même. Elle s’est laissée bercer par le chant des oiseaux de mauvaise augure, et peu à peu elle s’est assoupie.


Elle a fermé les yeux, doucement, jusqu’à se rendre invisible, ne plus se voir, ne plus être vue, ne plus être entendue.

On a commencé à parler sur elle, mais plus d’elle : on n’évoquait plus ce qui, autrefois, faisait sa singularité, sa particularité, sa lumière. Elle est devenue aveugle à la clarté qui révèle l’invisible, et n'a plus entendu l’appel du chant de la vie.

Le temps a passé. Tant de temps passé à attendre un Autre qui viendrait la tirer de sa torpeur. Elle a fait des cauchemars, et des rêves aussi, de ces rêves capables de bâtir un monde meilleur, de lui redonner l’envie de revenir à la vie.

En vérité, elle n’est pas si mal, là où elle est : dans cet endroit où elle s’est construit son propre cercueil.

Que pourrait-il lui arriver de pire que de ne pas vivre ?

Que de ne pas prendre la responsabilité de son endormissement… et de son réveil ?


Peut-être que le pire serait, justement, de se sentir vivante. Heureuse. Et surtout de craindre ensuite, de perdre ce bonheur tant désiré.


Alors elle a choisi de dormir avec le Rien : un Rien lourd, pesant, qui a pris tant de place qu’il a comblé le vide de son existence.


Et puis un jour, une luciole obstinée vint la titiller, encore et encore et encore. Jusqu’à ce qu’elle sente l’appel doux et joyeux de la vie s’imposer à elle : ouvrir un œil, percevoir de nouveau le goût du vivant.


Cela lui a pris plusieurs années, parfois plusieurs décennies, une éternité, mais petit à petit, la vie, celle qui dérange, qui bouscule, qui nourrit et qui guérit à la fois est revenue, la ramenant inlassablement à l’essentiel.

Cette luciole obstinée, cette petite vibration de lumière dans sa torpeur, lui offrit le temps nécessaire pour revenir à la vie, à sa vie, au vivant.


Peut-être lui faudra-t-il plusieurs vies pour renaître complètement de son sommeil. Mais qu’importe. Elle se sent, jour après jour, de plus en plus vivante, et elle tente d’attraper la vie chaque fois qu’elle la frôle. Elle n’a de cesse de tendre vers cet amour parfait, encore et encore, avec le désir infini de sentir qu’elle n’est pas seule.


C’est peut-être cela, la quête d’une vie.





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