Honorer les au revoir...
- valerie albert
- 29 nov.
- 3 min de lecture
Parce que chaque fin porte en elle une transformation.Parce que conclure, reconnaître, remercier… fait aussi partie du chemin.
Aujourd’hui, je partage un texte très personnel : celui d’un cycle qui s’achève, d’un espace « entre », et du choix d’honorer ce qui a été pour laisser émerger ce qui sera.
Pour celles et ceux intéressés par l’accompagnement, la présence, et le sens profond des transitions, je vous invite à lire l’article ci-dessous et/ou d'écouter la version audio de ma marche du jour.
Il arrive dans la vie d'une professionnelle, d'un professionnel, où il est temps, c'est le temps, de se dire au revoir, de clôturer, de faire un bilan, d'arrêter, de ne pas poursuivre, tous ces mots qui marquent un arrêt.Un arrêt sur une image, un arrêt sur des années d'accompagnement, sur des années de partage, sur des années d'engagement.Un temps pour accueillir que ça s'arrête, que ça ne sera plus comme ça, que ça sera autrement.
Peu importe si c'est un choix personnel ou si ça a été soufflé par l'extérieur, l'essentiel est de célébrer, d'honorer, de reconnaître, de remercier. Et tout ça fait partie du processus.
Et par moments, c'est même la plus importante partie du processus.Certains fuiront, certains, connectés à leurs propres au revoir, préféreront ne pas être là — et c'est aussi une manière d'être là.Préféreront ne pas nommer, préféreront ne pas sentir, et tout ça fait partie du chemin.
Alors, en tant que professionnelle, j'ai la sensation que l'essentiel est de continuer à être là. De continuer à être là dans l'imperfection de la professionnelle que je suis, dans ce que les autres ont pu percevoir comme utile, grandissant, intéressant, perturbant, bousculant.
Avec quand même un espoir que ça aura été utile individuellement, au groupe.Peut-être que le lâcher-prise serait même de se dire :« Et même si ça n'avait pas été utile, tu as été là, tu es restée là, tu étais présente, engagée, tout le temps là. »
Et maintenant, dans ce cycle de la professionnelle que je suis, qui continue à être engagée dans l'accompagnement, dans la thérapie, dans la présence à l'autre et à ce qui se vit dans l'espace entre…Voilà, c'est la fin d'un cycle, un certain cycle, et un autre commencera autrement.
Alors dans cet espace entre — qui est des fois le plus compliqué — entre l'avant et l'après, entre la fin d'une version d'un cycle et le début d'un autre, il y a comme une bascule intérieure où ça tremble un peu, où il y a un peu de tristesse, un peu de manque. Et si j'avais pu faire un petit peu autrement, qu'aurais-je fait ?
Alors, à la fin de ce cycle, je me questionne. Je questionne la professionnelle que je suis. Et aussi, je questionne la femme que je suis, dans ce qui a été touché, dans ce qui a été bouleversé, dans ce qui a été magnifique, dans ce qui a été difficile. Dans ces accompagnements.
Je choisis d'honorer, de célébrer. Alors peut-être, il y aura peu de personnes pour se dire au revoir, pour se délier. Peu importe, je serai là. Et je serai là pour délier ce qui a été, pour dire au revoir, à des espaces physiques, juste pour honorer, sachant pertinemment que nous laissons tous une trace, et heureusement indicible, non nommable, de notre chemin et de notre parcours d'accompagnant, sans savoir où ça a soutenu, où ça a aidé, où ça a accompagné.
Peut-être, que l'essentiel est de continuer, encore, et encore, à se questionner, à se demander, sans jugement, sans critique, juste avec le plus de conscience possible, et le plus d'honnêteté possible. Afin de se préparer à un nouveau cycle, à de nouveaux accompagnements.



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